Le mouvement, c’est la vie ! Et ce n’est pas Cathelyne Josselin, assistante maternelle qui dira le contraire ! Dans cet article, la professionnelle de la petite enfance nous explique l’importance pour les tout-petits de bouger, se déplacer et prendre connaissance de leur corps.
Le mouvement, c’est quoi ?
Le mouvement est le fait de changer de position, bouger, se déplacer. Sa racine latine est « movere », qui signifie remuer. Contrairement au mot « mouvement », « remuer » est souvent connoté péjorativement dans l’enfance : « un enfant remuant ».
L’éclairage de la langue française montre que l’un et l’autre sont pourtant intimement liés et inhérents au développement de l’individu. En effet, le mouvement est synonyme d’évolution, de changement et de vie. Léonard de Vinci disait que le mouvement est le principe de toute vie.
Le mouvement, besoin naturel et puissant inhérent à l’être humain
Pendant la grossesse, le premier signe de vie de bébé est le mouvement de celui-ci. Précurseur du développement de l’enfant, le besoin de mouvement va l’accompagner toute sa vie. Il est l’élément moteur de la construction de son petit être en devenir.
À la naissance, le bébé bouge de manière réflexe. C’est-à-dire qu’il ne maîtrise pas ses mouvements. Ils émanent spontanément sans qu’il puisse avoir de contrôle dessus. Ses bras et ses jambes sont hypertoniques, là où le reste de son corps est hypotonique.
Petit à petit, il commence à se mouvoir de manière volontaire. Le développement de ses connexions neuronales et ses muscles vont lui permettre de gagner en mobilité. Le tout-petit bascule sur le côté puis se retourne du dos sur le ventre et attrape volontairement les objets devant lui. C’est la période où il goutte à tout ce qu’il croise.
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Des habiletés plus fines se mettent en place. Peu à peu, le bébé va faire passer les objets d’une main à l’autre, détailler leur contenu et explorer leurs propriétés en les saisissants sous toutes les coutures avec la pince pouce-index et en les jetant.
La motricité globale n’est pas en reste. Nous observons le passage de la station horizontale à la station verticale, grâce à une savante combinaison d’équilibre, force et coordination. Ramper, se mettre à quatre pattes, s’asseoir, se lever, grimper, marcher, courir, c’est l’explosion de mouvements qui lui permettent de partir à la découverte de son environnement, acquérir de l’autonomie et par là, de l’indépendance. Ce n’est plus l’environnement qui agit sur l’enfant, mais l’enfant qui agit sur son environnement grâce à ses déplacements.
Cela est possible grâce à un feedback entre le corps qui bouge et la maturation des connexions neuronales
Ils s’alimentent les uns les autres et impriment les mouvements dans le système moteur et cognitif. Ceci explique notamment pourquoi la manipulation concrète permet de comprendre des notions abstraites, comme les mathématiques par exemple, ou encore que des enfants aient besoin de bouger pour mémoriser une poésie. Le mouvement est le support indispensable des apprentissages. Il aide l’enfant à construire sa pensée et inversement.
La volonté et la curiosité, élans naturels chez l’enfant, ont également une place de choix dans son développement. Elles sont essentielles. De la même façon, la répétition a un rôle crucial. C’est à travers elle que le mouvement se perfectionne et s’ancre dans le corps et le cerveau.
En théorie…
Pédiatres, Pédagogues, Psychologues, par leurs approches, travaux et théories, nous ont éclairés sur le développement de l’enfant, notamment sur l’importance du mouvement comme impulsion spontanée et naturelle participant au développement de l’intelligence.
Pour Maria MONTESSORI (1870-1952), l’enfant, grâce à son esprit absorbant, est le premier acteur de son développement. Elle a mis en lumière la période sensible de la coordination des mouvements (18 mois-4 ans), pendant laquelle l’enfant apprend à les contrôler et les coordonner finement, pour les maitriser et être autonome.
Pour Jean PIAGET (1896-1989), l’enfant est un apprenant actif en interaction avec son environnement. Il a identifié le stade sensori-moteur (0-2 ans), qui est porté par l’exploration physique. À cet âge, il parle d’intelligence pratique. L’enfant va appréhender et comprendre le monde à travers ses actions motrices et ses capacités sensorielles.
Pour Emmi PIKLER (1902-1984), l’enfant déploie naturellement son activité motrice spontanée, sans intervention de l’adulte. C’est le concept de la motricité libre. Le laisser bouger à sa guise lui permet d’expérimenter et d’exercer les mouvements, les appuis et les déséquilibres. Ce développement moteur autonome apporte à l’enfant assurance en ses capacités et confiance en lui.
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Le rôle primordial de l’environnement
L’enfant se construit dans et par l’environnement qui l’entoure. Pour lui, le mouvement est naturel et répond à ses besoins physiologiques et cognitifs.
Comment l’accompagner ?
Tout d’abord, il est fondamental de faire confiance à l’enfant, sa volonté et ses compétences psychomotrices. En s’exerçant, il va trouver son chemin. Il est intéressant, par exemple, de ne pas contraindre le bébé dans une position qu’il n’a pas encore acquise seul, cela pouvant entraver son développement global. Notons que ce n’est pas toujours applicable pour des enfants qui peuvent avoir besoin de stimulations particulières, dans certaines situations ou moments de leur vie.
De plus, des vêtements et des chaussures souples, respectueux de sa physiologie, vont aussi participer à sa liberté de se mouvoir, avec moins de contrainte et donc plus de facilité. Dès que possible, laisser l’enfant pieds nus est l’idéal. Quand il bouge, les muscles et les capteurs sensoriels sous ses pieds sont sollicités. Les appuis, agrippements, équilibre et déplacements n’en seront que facilités chez des enfants en pleine construction de leur schéma corporel.
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L’environnement quotidien doit favoriser le mouvement
Sortir, grimper dehors, courir dans la nature, sont essentiels pour l’enfant et répondent parfaitement à son besoin de mouvement. À la maison, il est possible de créer une ambiance sereine qui favorise la motricité libre et l’exploration de l’enfant en toute sécurité. Le nido, espace d’éveil des sens chez le bébé jusqu’à la marche assurée, lui permet de se mouvoir en toute autonomie.
Des livres et tapis contrastés, des balles miroirs, des coussins sensoriels, une barre de brachiation, attiseront sa curiosité et sa volonté de se déplacer. Plus âgé, l’enfant va avoir plaisir à tester son équilibre avec le bilibo, la toupie, le coussin dynair, et y associer le toucher avec les plaques tactiles. En grandissant, il aimera exercer sa motricité fine avec des jeux de manipulation stimulant sa concentration et lui demandant une précision de mouvement et une coordination hors pair. Le bac d’exploration et le kit d’outils de motricité fine, du sable à modeler et des rouleaux texturés, ou encore le laçage de perles en bois, seront des alliés idéals pour ces découvertes.
Nos outils pour faciliter le mouvement
Idéal pour stimuler bébé, le tapis d’éveil contrasté! Constitué de 9 gros motifs figuratifs et abstraits contrastés, il favorise la perception pour les enfants en bas âge ou déficients visuels. Les bordures extérieures et le dos du tapis sont en velours très doux. Miroir incassable. Plusieurs rabats avec effet sonore de papier froissé. Il est lavable en machine.
Pour inciter les tout-petits aux mouvements, ces 4 balles sensorielles dorées ont une surface miroir déformante. Les enfants sont fascinés par l’observation des objets placés à proximité, y compris leur propre visage en gros plan ! Ces sphères lisses et robustes peuvent être manipulées facilement, car elles sont très légères. Elles permettent aussi d’inciter les enfants à bouger, elles roulent, ils les suivent et sont de ce fait en mouvement.
Pour allier motricité fine et globale des tout-petits, le laçage perles en bois est un grand classique. Dans ce kit, il y a 5 formes géométriques différentes. Le laçage est livré dans un plateau en bois avec 2 gros lacets avec de longues extrémités rigides pour faciliter la manipulation.
Si vous cherchez à stimuler le sens vestibulaire chez les plus jeunes, la petite toupie est idéale ! Retournée, elle devient une montagne à escalader, mais sert aussi de cachette. Elle offre une protection anti-pincement des mains et de la tête. Bébé peut bouger à l’intérieur est découvrir son corps en mouvement.
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Le mouvement, c’est la vie !
Naturellement l’enfant bouge. Les mouvements instinctifs et réflexes, puis intentionnels et contrôlés, les répétitions, l’élan et la liberté de se mouvoir au sein d’un lieu sécure, portent le développement de l’enfant. Ils lui permettent d’exprimer tout son potentiel créatif, moteur, cognitif et affectif. Le mouvement est un besoin vital chez l’enfant et la clef de voute des découvertes et des apprentissages.
En plus des cinq sens de l’être humain, des chercheurs en ont mis en lumière deux autres : la proprioception (conscience de son corps dans l’espace) et le vestibulaire (sens de l’équilibre). On note que ces deux sens sont tous deux étroitement liés au mouvement. Et oui, le mouvement c’est la vie !
Cathelyne Josselin travaille dans la petite enfance depuis 20 ans. Ancienne Psychologue, puis éducatrice de jeunes enfants, elle est maintenant assistante maternelle depuis quelques années.
Le développement de l’enfant et la littérature jeunesse sont deux sujets passionnants dont elle ne se lasse pas et sur lesquels elle continue de témoigner et se former régulièrement.
Elle partage sa réflexion professionnelle à travers différents thèmes de la petite enfance, depuis 4 ans sur ses réseaux sociaux : Instagram et Facebook.
